Note IPP n°35
Septembre 2018
Auteurs : Julien Grenet et Youssef Souidi
Contact : julien.grenet@psemail.eu
L’article de Djéhanne Gani paru sur le site du Café pédagogique que nous partageons ci-dessous résume exactement tout ce que notre collectif dénonce depuis quelques années.
Nous, et nos enfants, payons aujourd’hui très cher la politique menée par le gouvernement actuel qui favorise clairement le secteur privé au détriment du public. Cela s’apparente pour nous à un détournement des fonds publics, puisque cette politique s’exerce grâce aux impôts que nous payons.
Avec les fermetures de classes annoncées en masse à Paris, particulièrement dans l’éducation prioritaire, et le “pacte” qui rend les conditions de travail des enseignants encore plus difficiles, cette politique de casse du service public de l’éducation nationale s’accentue encore.
Nous soutenons tous les collectifs de parents qui luttent contre les fermetures de classes, les enseignants qui tentent de défendre leur profession et d’obtenir une véritable revalorisation et nous rejoignons la FCPE Paris dans son appel à un mouvement unitaire pour défendre l’éducation nationale publique et l’École de la République.
C’est avec beaucoup de bonheur et d’espoir que nous avons suivi de nos pays respectifs le lancement du Plan pour un réseau scolaire commun au Québec.
Amis Québécois, nous vous le disons d’emblée : nous n’avons pas de leçons à vous donner !
Nous avons chez nous de graves problèmes d’équité en éducation. Comme chez vous, ce sont surtout les familles les plus aisées et les plus éduquées qui ont accès aux « bonnes écoles » ou aux programmes spéciaux. On donne plus à ceux qui ont déjà plus. Et comme chez vous, la sélection à l’entrée – qui fait déjà obstacle à la cohésion sociale – creuse encore les écarts en concentrant les élèves ayant de graves difficultés scolaires ou en décrochage.
Le réseau commun qui a été mis au jeu démocratique chez vous semble comporter de grands avantages. L’idée de bien distinguer les écoles privées qui sont d’intérêt public de celles qui ne le sont pas (et bien sûr d’ajuster le financement public en conséquence) nous semble aller dans la bonne direction.
Financer publiquement des écoles privées, mais sans leur donner les mêmes responsabilités que les écoles publiques est un non-sens. C’est la main droite qui ignore ce que fait la main gauche.
Les bassins scolaires optimisés semblent être une manière innovante de permettre d’aller à une école de proximité tout en évitant de reproduire à l’école les inégalités socio-économiques résidentielles. Et cette idée de parcours particuliers gratuits pour tous les élèves est formidable. Nous mesurons facilement tous les avantages que peut procurer cette idée, autant pour les enseignants qui auront l’occasion de transmettre leurs passions que pour les quartiers et villes qui pourront contribuer au bien-être des enfants. Des écoles ouvertes sur leur monde en somme.
Bien sûr c’est à vous et à vos élus de décider si le réseau commun est la voie d’avenir de votre système scolaire. Mais sachez que de Paris à Barcelone, nous suivrons avec intérêt vos débats sur cet enjeu fondamental qu’est l’équité. Le Québec n’est pas seul : nos sociétés cherchent aussi à faire concorder leurs valeurs démocratiques et leur système d’éducation.
Message commun de soutien signé par :
Appel pour une école démocratique (Belgique)
Collectif Apprendre Ensemble (France)
Col·lectiu d’escoles contra la segregació (Catalogne)
Private Education Policy Forum (Grande-Bretagne)
Le Collectif Apprendre Ensemble propose un amendement au Projet de loi confortant le respect des principes de la République pour mettre fin à la ségrégation sociale et scolaire dans les établissements scolaires.
Les règles du vivre ensemble et de la République doivent être apprises, acquises, pratiquées et respectées à l’école. C’est l’un des premiers lieux où l’enfant doit pouvoir découvrir et accepter la diversité, les différences dans l’égalité, l’inclusion dans la fraternité, la liberté de penser différemment et de pouvoir l’exprimer dans le respect des principes républicains.
Or aujourd’hui, force est de constater que cette diversité sociale et culturelle est mise à mal dans un grand nombre d’établissements scolaires des métropoles françaises.
Si tout le monde s’accorde sur les méfaits des ghettos scolaires, seules des initiatives ou expérimentations locales ont été engagées pour y remédier ces dernières années. Certaines ont été menées avec succès, mais d’autres ont pu s’essouffler ou souffrir d’enjeux électoraux.
C’est pourquoi l’État doit maintenant engager sa responsabilité dans des mesures d’envergure et à l’échelle nationale pour mettre fin à ce séparatisme scolaire, tout en offrant des outils de régulation efficaces aux élus locaux.
L’examen du Projet de loi confortant le respect des principes de la République offre le cadre idéal pour agir en ce sens.
Pour qu’en France, le libre choix des uns ne soit plus synonyme de ségrégation sociale et scolaire pour les autres, le Collectif Apprendre Ensemble propose d’agir simultanément sur différents leviers : sectorisation des établissements, affectation des élèves dans le public et le privé sous contrat, répartition des options attractives entre établissements et contrôle de la domiciliation des familles pour lutter contre le contournement scolaire.
Le Collectif Apprendre Ensemble a porté ce projet d’amendement à la connaissance de députés de différents partis afin qu’ils le défendent et le portent devant l’Assemblée nationale.
06 62 45 43 62
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Chères adhérentes et adhérents,
Chers sympathisants,
Chers parents du 18e arrondissement
Le Collectif Apprendre Ensemble vous invite à venir échanger avec les parents et enfants des écoles et collèges du 18e
135, rue des Poissonniers 75018 Paris
Vous vous posez des questions sur une école ou un collège du 18e arrondissement ? Vous aimeriez échanger avec d’autres parents à propos de ces établissements ?
Le Collectif Apprendre Ensemble est composé de parents des écoles et collèges publics du 18e, heureux d’échanger avec d’autres parents et d’agir pour les enfants et les établissements de leur quartier.
Quatre associations d’enseignants et de familles d’élèves de Belgique, de Catalogne, de France et du Québec se sont réunies le mercredi 26 février à Bruxelles pour partager de l’information et proposer de nouvelles stratégies pour lutter contre la ségrégation scolaire, c’est-à-dire la séparation des élèves dans des écoles différentes en fonction du revenu de leurs parents ou de leurs résultats scolaires.
Les quatre organisations, l’Appel pour une école démocratique (Belgique), le Col·lectiu d’Escoles contra la Segregació (Catalogne), le Collectif Apprendre Ensemble (France) et le Mouvement L’École ensemble (Québec) ont constaté que les effets de la séparation des élèves sont néfastes dans chacune de leur société.
« Le thème du Forum, Défaire la ségrégation scolaire, fait allusion à notre volonté de vaincre ce mal social. Nous avons échangé à propos de nos réalités et de nos stratégies respectives », a déclaré Nico Hirtt de Appel pour une école démocratique.
« Il y a des constantes dans chacune de nos sociétés. Le choix scolaire favorise la séparation des enfants en fonction de la classe sociale de leurs parents. Privé subventionné, réseau public parallèle, écoles à projets spéciaux : les moyens pour permettre aux familles économiquement et culturellement favorisées de ne pas scolariser leurs enfants avec ceux des familles défavorisées sont nombreux » a fait valoir Bernat Ferrer du Col·lectiu d’Escoles contra la Segregació.
« La ségrégation scolaire nuit aux résultats scolaires d’ensemble et menace la cohésion sociale. C’est vrai dans chacune de nos sociétés. Le phénomène a longtemps été dans l’angle mort des citoyens et des élus. À nous de nommer le problème et de proposer des solutions », a déclaré Catherine Defrance du Collectif Apprendre Ensemble.
« Ces échanges internationaux nourrissent notre action. Il y a une volonté commune d’organiser un second forum en 2021. D’autres associations pour l’équité en éducation y seraient invitées, mais également des élus et des chercheurs » a conclu Stéphane Vigneault du Mouvement L’école ensemble.
Les participants au Forum ont pu assister à une présentation de Delphine Dorsi de l’organisme Right To Education Initiative sur les Principes d’Abidjan. Ces Principes ont été adoptés en février 2019 par plus de 50 experts reconnus à travers le monde. Ils permettent d’établir les responsabilités des États quant au financement des écoles privées et l’accessibilité des écoles publiques.
Déclaration commune du Collectif Apprendre Ensemble (France) et du Mouvement L’école ensemble (Québec) à l’occasion de la visite au Québec de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France :
« L’enjeu principal de la rencontre qu’aura M. Blanquer avec son homologue québécois, M. Jean-François Roberge, doit être la lutte contre la ségrégation scolaire. En rendant visite à deux écoles privées subventionnées1, le ministre Blanquer envoie malheureusement le message que le tri socioéconomique des enfants est acceptable, voire souhaitable.
« Le rapport L’injuste système d’éducation québécois est venu récemment confirmer grâce à des données de l’OCDE ce dont tout le monde se doutait : le Québec a le système d’éducation le plus injuste au Canada. En triant les élèves dans trois réseaux (privé subventionné, public sélectif et public ordinaire), le Québec maximise le lien entre l’origine socioéconomique des enfants et leurs résultats. Tous n’ont pas la même chance d’apprendre.
« Les mêmes données de l’OCDE indiquent que le système éducatif français figure parmi les pires au monde en matière de reproduction des inégalités sociales. Elles confirment ainsi que l’école républicaine s’éloigne de plus en plus de ses idéaux. En France, la répartition des moyens entre les territoires et entre les établissements est injuste. Et le système privé jouit d’un financement identique à celui du public alors qu’il sélectionne ses élèves et favorise la discrimination. Le constat est limpide : nos enfants grandissent séparément et apprennent dans un système à deux vitesses.
« En ce qui concerne leur système d’éducation, Français et Québécois sont des cousins d’infortune. Nos systèmes se contentent de reproduire les inégalités sociales. C’est une vérité qui dérange. Nos ministres de l’Éducation doivent cesser de l’ignorer. »
[1] : Source : Le ministre français de l’Éducation nationale à Montréal les 24 et 25 octobre.
À propos des organismes :
Le Collectif Apprendre Ensemble est un collectif de parents de Paris qui agit contre la ségrégation scolaire et pour la réussite de tous les enfants. [collectif-apprendre-ensemble.fr] | Créé à l’initiative de parents, le Mouvement L’école ensemble fait campagne contre la ségrégation scolaire et propose des solutions politiques pour en arriver à une école équitable, sereine, commune et efficace. [ecoleensemble.com/a_propos] |
Informations et entrevues :
Alexandra Nizak Présidente Collectif Apprendre Ensemble t : +33 6 62 45 43 62 contact@collectif-apprendre-ensemble.fr | Stéphane Vigneault Coordonnateur Mouvement L’école ensemble t : +1 819.968.3524 sv@ecoleensemble.com |
Il s’est passé du temps depuis l’assemblée générale du 29 juin ! Alors, faisons un point sur le CAE, nos rencontres, et nos projets…
Après l’AG du 29 juin, le bureau de l’association s’est réuni et on vous annonce avec joie que la même équipe est repartie pour un an avec :Alexandra NIZAK (présidente), Sylvaine BAEHREL (vice-présidente), Christophe KNOX (secrétaire général), Denis GAUTREAU (trésorier), Catherine DEFRANCE, Jérôme DECUQ et Anne-Solenn LE-HÔ
Rappel : le rapport annuel et le bilan financier du Collectif Apprendre Ensemble approuvés lors cette AG sont consultables ici….
Après des vacances bien méritées, le Collectif Apprendre Ensemble a été invité à intervenir :
Et après tout ça, nous avons distribué nos jolis flyers de rentrée (ci-dessous) près du Forum du temps libre et des loisirs de la Hall Pajol, et sollicité un rendez-vous de rentrée à la mairie du XVIIIe pour faire le point sur les travaux, la répartition des élèves avec les ouvertures et fermetures d’établissements, et parler de notre souhait de rentrée : que des réunions sur l’entrée au collège soient organisées dans les écoles élémentaires dès octobre avec les principaux des collèges de secteur (et ce avant les vacances de la Toussaint car les écoles privées du quartier mettent la pression aux parents dès cette période désormais …).
NB : c’est chose faite dans nombre d’écoles du quartier où nous sommes les un(e)s et les autres parents délégués, et on vous encourage – si vous êtes délégués – à faire de même ! Rien de tel qu’une réunion expliquant les démarches d’inscription, présentant l’équipe du collège, l’offre pédagogique et les activités (langues, options, classes aménagées, association sportive ou culturelles, aide aux devoirs, dispositifs action collégiens etc.) pour rassurer parents (et enfants) ! Et si quelques élèves du collège peuvent venir témoigner, c’est encore mieux….
Cette année, nous avons été contactés dès la rentrée par plusieurs groupes politiques (Les Verts, la France Insoumise, par exemple) qui voulaient connaître notre positions et nos idées sur les grands dossiers de l’école en vue des élections municipales 2020…
Il faut dire que nous sommes partageurs 😉 Nous souhaitons en effet que nos idées soient défendues par un maximum de groupes dans la future nouvelle majorité parisienne – et au delà !
Nous avons aussi participé à la première réunion du Groupe ville apprenante de Paris en commun – qui s’est tenue lundi 14 octobre dans un café près de la Bastille…
🎙️Vendredi 4 octobre le Collectif Apprendre Ensemble était présent dans le studio de “Être et savoir”, la belle émission de Louise Tourret sur Franceculture autour de la question suivante : Quelle place pour les parents d’élèves ?
Ouvrez vos écoutilles ici : https://www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles
Chères adhérentes et adhérents,Chers sympathisants,
Le Collectif Apprendre Ensemble vous invite à son assemblée générale annuelle
Samedi 29 juin 2019
de 10h à 12h30
à la Mairie du 18e, salle Poulbot
1, Place Jules Joffrin
75018 Paris
Conformément aux statuts de l’association, tous les adhérents peuvent assister à l’Assemblée générale ordinaire, mais seuls les adhérents ayant leur cotisation à jour y disposent d’un droit de vote…
Nous vous engageons donc à renouveler votre cotisation ou à nous rejoindre en adhérant en ligne dès à présent sur Hello Asso !
L’ordre du jour de cette assemblée générale ordinaire sera le suivant :
Le présent message tient lieu de convocation pour l’ensemble des adhérents.
Consultez le Rapport d’activité & Bilan financier 2018-2019 du Collectif Apprendre Ensemble !
Pouvoir
Pour ceux qui ne pourraient être présents, vous pouvez établir un pouvoir (ou un mandat) à une tierce personne (de confiance évidemment 😀) qui sera présente. Vous pourrez trouver un modèle tout prêt à completer, signer et à lui confier ici !
Nous vous remercions de vous inscrire à cet événement en cliquant ci-dessous :
Pour toute question au sujet de l’organisation de cette assemblée générale, n’hésitez pas nous écrire à : contact@collectif-apprendre-ensemble.fr
Au plaisir de vous y retrouver !
Retour sur la mise en œuvre des secteurs multi-collèges dans le 18e : l’étude de Julien Grenet est sortie !
À lire sans faute, au moment où on commence à étudier d’autres secteurs de ce type dans Paris avec l’Observatoire parisien de la mixité sociale et de la réussite éducative…
Les collèges parisiens se caractérisent par des niveaux de ségrégation sociale parmi les plus élevés de France, du fait de l’ampleur des contrastes sociaux qui opposent des quartiers pourtant proches géographiquement et de l’importance de l’évitement vers le secteur privé des catégories sociales les plus favorisées. Face à ce constat, le Conseil de Paris a voté au mois de janvier 2017 la création de trois secteurs bi-collèges dans les 18e et 19e arrondissements. Ce dispositif a consisté à mettre en place des secteurs communs à plusieurs collèges afin de diversifier leur recrutement social. Le bilan provisoire que l’on peut tirer de la première année d’expérimentation (2017-2018) est encourageant. Deux des trois secteurs ont atteint leur objectif de mixité sociale et ont entraîné une diminution de l’évitement vers le secteur privé. Si le troisième secteur n’a pas permis de rééquilibrer à court terme la composition sociale des collèges concernés, les résultats de l’évaluation permettent d’envisager plusieurs pistes d’amélioration.
Note IPP n°35
Septembre 2018
Auteurs : Julien Grenet et Youssef Souidi
Contact : julien.grenet@psemail.eu