mixité

Le 9 juin, faisons de la ségrégation scolaire un enjeu majeur des élections européennes !

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Manifeste européen contre la ségrégation scolaire

STOP à la ségrégation scolaire dans l'union européenne !

Du 6 au 9 juin prochain, les citoyens de toute l’Union européenne (UE) se rendront aux urnes. Un certain nombre d’entre eux voteront dans des écoles effectivement ségréguées.

Des écoles situées au bout de la rue, dans les quartiers mêmes de ces électeurs, mais dans lesquelles ils ne mettent les pieds qu’occasionnellement… pour exercer l’ultime pouvoir politique que leur confère une société démocratique. Et ce alors que leurs enfants ne seront jamais entrés dans ces établissements.

Nous, citoyens et organisations de toute l’Union, tirons la sonnette d’alarme : la ségrégation scolaire constitue une menace pour le tissu même de nos sociétés. Des enfants issus de milieux socio-économiques différents grandissent séparément les uns des autres dans toute l’UE parce qu’ils ne fréquentent pas les mêmes écoles.
C’est la cause majeure de la fracture sociale et de l’extrémisme.

Les enfants naissent sans préjugés. Ce sont les adultes qui leur apprennent l’intolérance. C’est pour cette raison que les écoles constituent le meilleur endroit pour construire un avenir commun. Et le gouvernement doit investir massivement dans les écoles publiques – qui sont la colonne vertébrale du système éducatif européen – pour construire le système que nous souhaitons pour nos sociétés. Mais aucune politique de ce type n’est mise en place à l’heure actuelle, pour parvenir à ce changement.

L’UE se trouve à un tournant. Les changements démographiques et la diversité sociale accrue offrent un choix : devons-nous réellement adhérer aux valeurs démocratiques et promouvoir le respect des droits de l’homme, ou devons-nous nous replier sur des idées nationalistes et discriminatoires face à ces transformations sociales ? Nous appelons de toute urgence les administrations à tous les niveaux (européen, national et local) à exercer la responsabilité qui leur incombe.

Cela va bien au-delà d’un débat sur l’éducation et du sujet de « l’amélioration des compétences des élèves ». Il s’agit d’un défi social et sociétal de grande ampleur. Nos décideurs politiques doivent s’y attaquer avant qu’il ne soit trop tard.

La lutte contre la ségrégation scolaire ne se limite pas à l’égalité des chances et/ou des résultats. C’est avant tout une question d’équité et de justice. C’est précisément pourquoi toutes les institutions, au niveau européen, national et local doivent s’impliquer pleinement pour s’attaquer de front à ce problème majeur.

En novembre 2022, le Conseil de l’UE a adopté la « Recommandation du Conseil sur les voies vers la réussite scolaire ». Remplaçant la « Recommandation du Conseil sur les politiques visant à réduire l’abandon scolaire » de 2011, les États membres ont une fois de plus été encouragés à promouvoir une politique active. Les politiques anti-ségrégation font partie de leurs mesures.

Le moment est venu de l’appliquer. D’ici 2025, les États membres de l’UE sont censés développer des « stratégies intégrées et globales en faveur de la réussite scolaire » afin de minimiser les effets du statut socio-économique sur les résultats de l’éducation et de la formation, de promouvoir l’inclusion, de réduire davantage l’abandon scolaire prématuré et de remédier aux mauvais résultats dans les domaines de base

La diversité sociale dans les écoles est à la fois pertinente et possible – en mettant en œuvre des actions juridiques et en impliquant l’ensemble de la société. En tant que citoyens européens engagés en faveur de la justice sociale, nous exhortons les nouveaux membres du Parlement européen à aborder activement cette question.

#StopSchoolSegregation !

Ce manifeste est signé par les 24 organisations suivantes :

  1. Appel pour une école démocratique/Oproep voor een democratische school – Belgium
  2. Associacions Federades de Famílies d’Alumnes de Catalunya (aFFaC) – Catalonia
  3. Brug Folkeskolen – Denmark
  4. Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active – Belgium
  5. Chance für jedes Kind – Austria
  6. Changements pour l’égalité (CGé) – Belgium
  7. Collectif Apprendre Ensemble – France
  8. Col·lectiu d’Escoles contra la Segregació – Catalonia
  9. Comissions Obreres-Educació (CCOO) – Catalonia
  10. Controvento Società Cooperativa Sociale Onlus – Italy
  11. Escoltes Catalans – Catalonia
  12. European Cities Against School Segregation (ECASS) – Trans-national
  13. Euskal Eskola Publikoaz Harro topagunea – Basque Country
  14. Federació d’Associacions de Veïns de Barcelona (FAVB) – Catalonia
  15. Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) – France
  16. Fundació Bofill – Catalonia
  17. Fundación Empieza por Educar (ExE) – Spain
  18. Fundación Secretariado Gitano – Spain
  19. Kenniscentrum Gemengde Scholen – Netherlands
  20. La Fabrique du Nous – France
  21. No Ghetto – France
  22. Plataforma d’Infància de Catalunya (PINCat) – Catalonia
  23. School in zicht – Belgium
  24. Welkom in mijn Wijk – Netherlands
Les 24 signataires du Manifeste européen contre la ségrégation scolaire

Venez nous rencontrer à l’Assemblée nationale le 24 janvier pour parler mixité sociale à l’école !

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Le Collectif Apprendre Ensemble participe à une table ronde sur la mixité sociale à l’école le 24 janvier 2024 de 17h à 19h à l’assemblée nationale !

Suite à la parution du rapport « Pour une école du Nous, vivre l’altérité à l’école, le pari gagnant d’une Nation » par la Fondation Jean Jaurès en septembre dernier, Céline Calvez, députée des Hauts de Seine vous invite à l’événement « De l’empathie à la mixité sociale, apprendre l’altérité à l’école » en partenariat avec La Fabrique du Nous et la Fondation Jean Jaurès.

L’événement aura lieu en Salle Colbert, au 126 rue de l’Université 75007 Paris.

L’inscription est gratuite mais obligatoire avant le 16 janvier !

S’INSCRIRE ICI
DÉCOUVREZ LE PROGRAMME DÉTAILLÉ ICI

🤝 Merci à Céline Calvez, Cathy Racon Bouzon , Tarik Ghezali et la Fondation Jean Jaurès pour cette belle opportunité de mobiliser de nombreux acteurs sur ce sujet essentiel en ces temps où d'autres cultivent la division : les richesses de l'altérité.

Réseau scolaire commun : Le Québec n’est pas seul !

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C’est avec beaucoup de bonheur et d’espoir que nous avons suivi de nos pays respectifs le lancement du Plan pour un réseau scolaire commun au Québec.

Amis Québécois, nous vous le disons d’emblée : nous n’avons pas de leçons à vous donner !
Nous avons chez nous de graves problèmes d’équité en éducation. Comme chez vous, ce sont surtout les familles les plus aisées et les plus éduquées qui ont accès aux « bonnes écoles » ou aux programmes spéciaux. On donne plus à ceux qui ont déjà plus. Et comme chez vous, la sélection à l’entrée – qui fait déjà obstacle à la cohésion sociale – creuse encore les écarts en concentrant les élèves ayant de graves difficultés scolaires ou en décrochage.

Le réseau commun qui a été mis au jeu démocratique chez vous semble comporter de grands avantages. L’idée de bien distinguer les écoles privées qui sont d’intérêt public de celles qui ne le sont pas (et bien sûr d’ajuster le financement public en conséquence) nous semble aller dans la bonne direction. 

Financer publiquement des écoles privées, mais sans leur donner les mêmes responsabilités que les écoles publiques est un non-sens. C’est la main droite qui ignore ce que fait la main gauche.

Les bassins scolaires optimisés semblent être une manière innovante de permettre d’aller à une école de proximité tout en évitant de reproduire à l’école les inégalités socio-économiques résidentielles. Et cette idée de parcours particuliers gratuits pour tous les élèves  est formidable. Nous mesurons facilement tous les avantages que peut procurer cette idée, autant pour les enseignants qui auront l’occasion de transmettre leurs passions que pour les quartiers et villes qui pourront contribuer au bien-être des enfants. Des écoles ouvertes sur leur monde en somme.

Bien sûr c’est à vous et à vos élus de décider si le réseau commun est la voie d’avenir de votre système scolaire. Mais sachez que de Paris à Barcelone, nous suivrons avec intérêt vos débats sur cet enjeu fondamental qu’est l’équité. Le Québec n’est pas seul : nos sociétés cherchent aussi à faire concorder leurs valeurs démocratiques et leur système d’éducation.

Message commun de soutien signé par :
Appel pour une école démocratique (Belgique)
Collectif Apprendre Ensemble (France)
Col·lectiu d’escoles contra la segregació (Catalogne)
Private Education Policy Forum (Grande-Bretagne)

Des nouvelles d’automne du Collectif Apprendre Ensemble

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Il s’est passé du temps depuis l’assemblée générale du 29 juin ! Alors, faisons un point sur le CAE, nos rencontres, et nos projets…

Une équipe de choc pour 2019

Après l’AG du 29 juin, le bureau de l’association s’est réuni et on vous annonce avec joie que la même équipe est repartie pour un an avec :Alexandra NIZAK (présidente), Sylvaine BAEHREL (vice-présidente), Christophe KNOX (secrétaire général), Denis GAUTREAU (trésorier), Catherine DEFRANCE, Jérôme DECUQ et Anne-Solenn LE-HÔ
Rappel : le rapport annuel et le bilan financier du Collectif Apprendre Ensemble approuvés lors cette AG sont consultables ici….

Une rentrée très active

Après des vacances bien méritées, le Collectif Apprendre Ensemble a été invité à intervenir :

  • dès le 25 août aux Amfis 2019 de La France insoumise pour parler des fractures scolaires (et comment en finir) avec Jérôme Decuq (CAE) et Clarisse Guiraud. Une pré-rentrée, en somme !

Et après tout ça, nous avons distribué nos jolis flyers de rentrée (ci-dessous) près du Forum du temps libre et des loisirs de la Hall Pajol, et sollicité un rendez-vous de rentrée à la mairie du XVIIIe pour faire le point sur les travaux, la répartition des élèves avec les ouvertures et fermetures d’établissements, et parler de notre souhait de rentrée : que des réunions sur l’entrée au collège soient organisées dans les écoles élémentaires dès octobre avec les principaux des collèges de secteur (et ce avant les vacances de la Toussaint car les écoles privées du quartier mettent la pression aux parents dès cette période désormais …).

Flyer du CAE 2019

NB : c’est chose faite dans nombre d’écoles du quartier où nous sommes les un(e)s et les autres parents délégués, et on vous encourage – si vous êtes délégués – à faire de même ! Rien de tel qu’une réunion expliquant les démarches d’inscription, présentant l’équipe du collège, l’offre pédagogique et les activités (langues, options, classes aménagées, association sportive ou culturelles, aide aux devoirs, dispositifs action collégiens etc.) pour rassurer parents (et enfants) ! Et si quelques élèves du collège peuvent venir témoigner, c’est encore mieux….

Des contacts politiques

Cette année, nous avons été contactés dès la rentrée par plusieurs groupes politiques (Les Verts, la France Insoumise, par exemple) qui voulaient connaître notre positions et nos idées sur les grands dossiers de l’école en vue des élections municipales 2020…

Il faut dire que nous sommes partageurs 😉 Nous souhaitons en effet que nos idées soient défendues par un maximum de groupes dans la future nouvelle majorité parisienne – et au delà !

Nous avons aussi participé à la première réunion du Groupe ville apprenante de Paris en commun – qui s’est tenue lundi 14 octobre dans un café près de la Bastille…


Réunion du groupe Paris en commun

On a aussi causé dans le poste !

🎙️Vendredi 4 octobre le Collectif Apprendre Ensemble était présent dans le studio de « Être et savoir », la belle émission de Louise Tourret sur Franceculture autour de la question suivante : Quelle place pour les parents d’élèves ?
Ouvrez vos écoutilles ici : https://www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles

TRIBUNE : La mixité sociale dans les écoles et collèges parisiens, un enjeu central pour les prochaines municipales

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Schémas extraits de la présentation de Julien Grenet à la Réunion pleinière de l’OPMIRE du 6 septembre 2018 à la Mairie du 20e arrondissement,
Composition sociale des secteurs et des collèges parisiens

Le 6 septembre 2018, dans la salle des fêtes de la Mairie du 20ème, nous avons assisté à la première réunion plénière de l’Observatoire parisien de la mixité sociale et de la réussite éducative (OPMIRE). Présidée par la maire de Paris Anne Hidalgo et le recteur de l’Académie de Paris Gilles Pécout,  elle a été notamment l’occasion de renforcer le constat des inégalités sociales massives entre certains collèges parisiens – parfois très proches géographiquement, ainsi que des résultats très encourageants des projets pilotes de regroupement de secteurs de collèges dans des quartiers des 18ème et 19ème arrondissements (« secteurs multi-collèges ») mis en œuvre à la rentrée 2017.
Cette réunion importante a finalement montré l’intérêt d’étendre ce type de dispositif à d’autres arrondissements, en l’ adaptant finement au contexte dans lequel il s’inscrit, et en proposant des offres pédagogiques équivalentes pour chaque collège concerné.

Où en est-on aujourd’hui du déploiement de ce dispositif dans d’autres quartiers de la capitale?

Les concertations annoncées par les responsables de la Ville de Paris et du Rectorat durant cette réunion prennent des formes et des rythmes différents dans les arrondissements où nous savons qu’il est nécessaire d’agir rapidement : 10ème, 12ème, 13ème et 20ème.  Pour le moment, l’implication des élus dans le lancement de ces projets varie, car ils craignent une opposition des parents les plus privilégiés, et les engagements du Rectorat concernant la mise à disposition de moyens adéquats permettant de mettre en place ces projets de manière satisfaisante restent flous.

Or, le temps qui passe ne joue pas en faveur d’un véritable débat démocratique concernant la mise en place de dispositifs permettant d’améliorer la mixité sociale dans les écoles et collèges parisiens. Il faut donc amorcer des changements réels observables dès la prochaine rentrée  

Il est urgent de lancer des concertations et de proposer des solutions concrètes

La perspective de nouveaux secteurs multi-collèges a suscité beaucoup d’espoir chez certains parents et enseignants, que nous avons pu rencontrer ou réunir depuis la réunion de l’OPMIRE, et il est urgent de la concrétiser par des propositions, un calendrier et des engagements précis pour une mise en œuvre dès la rentrée 2019.

Sachant que la délibération concernant la sectorisation devra être votée par le Conseil de Paris au plus tard au début du mois de février, nous demandons à la Maire de Paris, aux Maires des arrondissements concernés et au Rectorat de se saisir de ces projets, de mener des concertations au plus vite et de soumettre des solutions concrètes au vote du Conseil de Paris de manière concomitante.  

Vivre ensemble à Paris : un défi et un enjeu central des prochaines municipales

Restaurer la mixité dans les collèges est un enjeu pour développer la capacité d’individus de situations sociales diverses à vivre et dialoguer ensemble. Quand les enfants ont été ensemble dans leur scolarité, leur regard sur l’altérité est différent. Le vivre ensemble n’a pas de sens si les  secteurs sont composés de sous quartiers très ghettoïsés. L’enjeu est de pallier à un Paris de plus en plus fortement ségrégué, fractionné en fonction des revenus, des statuts socio-professionnels, des relations d’emploi, des quartiers et des identités culturelles, avec les tensions qui en résultent. Le collège, comme l’ensemble du système scolaire, doit éduquer l’ensemble des élèves dans leur diversité. Il s’érige  ainsi en rempart à la fracturation, en participant à l’intégration sociale, en favorisant l’ouverture des élèves, la confiance en soi et en autrui. Il doit apprendre à nos enfants la variété du vivant et le respect dû à chacun, et leur permettre de “faire société”. Le sentiment d’appartenance commune permet de lutter contre les séparatismes sociaux et culturels.

De plus , les comparaisons internationales montrent que les systèmes scolaires les plus efficaces, ceux dont les élèves ont des compétences et des connaissances élevées, sont aussi ceux qui ont la plus faible dispersion des résultats entre les meilleurs et les moins bons, entre les plus favorisés socialement et ceux qui le sont moins : Finlande, Corée, Japon, Nouvelle-Zélande…. Autrement dit : la mixité scolaire est un facteur d’amélioration des apprentissages et des résultats scolaires de tous les élèves.

Enfin, le rôle du secteur privé, dont on sait qu’il contribue à fragiliser la mixité dans les quartiers concernés, devra être abordé avec la volonté de le faire contribuer à ce projet de société. Il y a  actuellement à une dissonance cognitive des politiques, avec une contradiction entre des discours appelant à plus de justice sociale et scolaire, à une égalité réelle des chances et des actions trop limitées, ou des mesures cosmétiques. Les quelques projets  en cours sont le fait de la mobilisation de parents soucieux de préserver la mixité à Paris, suivis par de rares maires d’arrondissement et des équipes pédagogiques engagées. Nous assistons à une déresponsabilisation politique qui fait peser beaucoup sur les parents et le niveau local.
Pourtant preuve est faite dans les 18ème et 19ème arrondissements que la mixité sociale au collègue peut se faire, et fonctionne.

Cette question de la mixité sociale et donc de la lutte contre les inégalités, notamment de réussite, est un élément majeur d’amélioration du système éducatif français  – dont toutes les études rappellent inlassablement à quel point il est marqué par le poids des déterminismes sociaux – et particulièrement à Paris qui présente de ce point de vue une situation caricaturale. Elle est devenue un sujet désormais incontournable (dont même les représentants de l’enseignement privé se sentent obligés de parler…) et nous avons la conviction qu’elle sera un élément fondamental du débat démocratique des prochaines élections municipales.

Au delà de l’école, elle est au cœur de la Ville dans laquelle nous voulons vivre : un Paris bienveillant, riche de ses diversités, du métissage et du partage.

Pourtant le risque est grand d’aboutir à un Paris fortement ségrégué, fractionné en fonction des revenus, des statuts, des relations d’emploi, des quartiers et des identités culturelles, avec les tensions qui peuvent en résulter.

Face à cela, la responsabilité des élus est majeure et la capacité d’action des collectivités locales importante.

C’est pourquoi nous – parents, enseignants, militants – demandons un engagement politique sans faille des élus parisiens et une action publique concrète et assidue qui poursuive et amplifie à l’échelle parisienne et dès la rentrée prochaine les premières actions menées dans les 18ème et 19ème arrondissements.

Le Collectif Apprendre Ensemble & Le Collectif Collèges Paris Est

Réunion d’information à la mairie du 18e sur la mixité scolaire

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Image fcpe
L’union locale FCPE, la Mairie du 18ème et le RIF (relais info famille) organisent ce samedi 31 mars une réunion d’information sur la mixité scolaire, destinée à tous les parents d’élèves du quartier. 

L’objectif de cette réunion est de faire l’état des lieux de la mixité dans les collèges parisiens ainsi qu’un premier bilan des expérimentations menées actuellement dans le 18ème et d’échanger autour du devenir et du suivi des expérimentations.

Le Collectif Apprendre Ensemble y sera bien sûr présent : venez nombreux discuter et poser vos questions !

 

Cette réunion se déroulera

à 9 heures dans la salle des fêtes

Mairie du 18ème
1, Place Jules JOFFRIN
métro : Jules Joffrin

Entrée libre.

Présentation de la matinée :

La question de la mixité sociale et scolaire a été largement médiatisée durant l’année 2016 suite à la publication d’une tribune de Thomas PIKETTY dans le journal « Le Monde » (basée sur l’étude de Julien GRENET) dénonçant la forte ségrégation entre les familles dites favorisées et défavorisées dans les collèges parisiens, générant un système de ghettoïsation.
Les médias ont ensuite relayé des articles sur la mise en place des premières expérimentations, informations parfois techniques, polémiques et incomplètes. Force est de constater que l’information sur la mixité sociale est parcellaire, réservée aux comités de suivi des expérimentations (dans le cadre du travail entre représentants des écoles et l’éducation nationale). Pire : les rumeurs, les fakes news se propagent auprès des parents. Il est donc important que les parents d’élèves puissent être informés, objectivement, au niveau de leur secteur mais aussi plus globalement sur ce qui se passe sur Paris et au niveau national. C’est
pour cela que la FCPE du 18ème organise une réunion d’information générale sur la mixité sociale et scolaire.

Grâce aux différents spécialistes, intervenants de la mixité sociale comme Julien GRENET (Professeur chargé de recherche au CNRS), Agnès van ZANTEN ( Directrice de recherche au CNRS, sociologue et professeure à Sciences Po) mais aussi aux représentants du rectorat de Paris, Antoine DESTRES ( Directeur Académique des services de l’éducation nationale) et aux élus de la ville de Paris, nous allons présenter un état des lieux, réactualisé, de la mixité dans les collèges parisiens, évoquer la question « de la stratégie parentale », examiner les premiers bilans des expérimentations dans notre arrondissement et solliciter les principaux acteurs concernant le devenir et suivi de ces expérimentations.

Laurent Boulanger (président de l’union locale FCPE du 18ème).

Intervenants

Julien GRENET
chargé de recherche au CNRS, Professeur associé à l’Ecole d’économie de Paris.

Agnès VAN ZANTEN
sociologue, directrice de recherche au CNRS et professeure à sciences Po Paris.

Antoine DESTRES
directeur académique des services de l’éducation nationale

Philippe DARRIULAT
maire-adjoint aux affaires scolaires du 18ème

Guillaume DELMAS
Conseiller de Patrick BLOCHE, adjoint à la Maire de Paris

 

Invitation à la réunion FCPE sur la Mixité sociale [pdf, 967 K0]

Les candidats aux législatives ont répondu à nos questions

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legisatives

L’action du Collectif a commencé il y a un peu plus de deux ans dans le 18e arrondissement, en réponse à une problématique locale d’absence de mixité dans les établissements scolaires. Aujourd’hui, à travers nos contacts avec des associations de parents de plusieurs grandes villes de France nous constatons que la ségrégation scolaire est un problème d’ordre national avec des conséquences néfastes pour tous.

Depuis maintenant quatre ans, avec l’apparition de l’objectif de mixité dans le Code de l’Éducation, il est possible aux élus locaux d’initier des actions. Cela a été un premier pas. Mais peut-on espérer que partout en France, des parents se mobilisent sur leur temps libre pour se rassurer entre eux et se fédérer, ou que des élus plus courageux que d’autres se saisissent d’un problème difficile, rendu encore plus complexe par le partage des compétences et le statut à part de l’enseignement privé?

Après des années de rapports sur les dégâts de la ségrégation scolaire, il est temps d’avoir un cadre et une action nationale pour permettre à tous les enfants de grandir et d’apprendre ensemble pour construire un avenir vivable pour tous.

Dans l’optique d’avancer sur cette question à portée nationale, le Collectif Apprendre Ensemble a rencontré douze candidats aux élections législatives dans les trois circonscriptions du 18e arrondissement. Nous espérons qu’à partir de leur connaissance du terrain, ils sauront porter des projets à l’Assemblée.

Nous avons entamé ces conversations à partir d’un certain nombre de données objectives, notamment la composition des établissements par rapport à celles de leur quartier, des comparatifs public/privé à Paris ainsi que des comparatifs 18e/France. Les échanges ont été riches et instructifs. Nous leur avons également proposé de répondre à un questionnaire, ce que presque tous ont bien voulu faire.

Leurs réponses sont désormais en ligne. Pour les consulter, il suffit de cliquer sur le nom d’un candidat.

Nous publierons notre bilan la semaine prochaine.

17ème circonscription

3ème circonscription

18ème circonscription

Ian Brossat (PCF)
Colombe Brossel (PS)
Béatrice Faillès (LREM)
 Danièle Obono (FI)
Stanislas Guérini (LREM)
Annick Lepetit (PS)
Laurent Levard (FI)
 Pierre-Yves Bournazel (LR)
Caroline de Haas (EELV)
Myriam El Khomri (PS)
Paul Vannier (FI)

Dans la 3ème circonscription, nous avons également eu des entretiens avec Nadine Mezence (PCF) et Valérie Nahmias (UDI-LR) et contacté Adrien Delassus (EELV), mais attendons encore leurs réponses.

Lettre ouverte du Collectif aux élus parisiens

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Lettre ouverte à nos élus

Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris et les Conseillers du 18ème arrondissement

Comme vous le savez, la fusion des secteurs des collèges Berlioz et Coysevox, ainsi que ceux de Curie et Philippe, tous dans le 18e, sera mise au vote au prochain conseil de Paris.

Si nous sortons aujourd’hui de la réserve que nous avons exercée jusqu’à présent c’est que nous constatons une très forte médiatisation des opposants au projet et d’arguments fondés sur la crainte et l’angoisse. Or, nous sommes très nombreux, du fait de notre expérience, à être confiants et à le soutenir.

Le but de ce projet est d’enrayer une ségrégation largement engendrée par l’évitement. Cet évitement fait que ces collèges, pourtant dépendants de secteurs sociologiquement et géographiquement proches, ont des compositions radicalement différentes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

Coysevox : 11 % d’élèves de PCS défavorisées
Berlioz : 47 % d’élèves de PCS défavorisées (les établissements sont à 600 mètres l’un de l’autre)

Curie : 27 % d’élèves de PCS défavorisées
Philipe : 56 % d’élèves de PCS défavorisées (les établissements sont à 150m de distance)
 
(données 2016 : Base académique, Julien Grenet)

Ces taux varient du simple au quadruple, alors que les secteurs ne seraient pas considérés comme défavorisés à l’échelle nationale.

En tant que parents d’élèves, nous estimons que ce projet est urgent. S’inquiéter de ses enfants et de leur avenir, c’est aussi s’inquiéter de la société dans laquelle ils devront vivre. Ce que nos enfants retiennent des discours actuels dans le quartier, c’est pour les uns que d’autres enfants de CM2 qui vivent à quelques centaines de mètres de chez eux sont différents et dangereux, tandis que ces autres enfants qu’ils croisent dans le métro et au centre d’animation comprennent, eux, qu’ils sont infréquentables et peu aptes aux apprentissages. Il n’y a pourtant pas de fatalité. Il est possible de créer des passerelles, comme avec le projet de fusion des secteurs.

En tant que parents informés, nous estimons qu’il est réaliste : par exemple, le secteur Berlioz-Coysevox regrouperait environ 20 % d’élèves de PCS défavorisées (voir J. Grenet, plus bas). Cela ferait donc 80 % d’élèves issus de classes moyennes et supérieures alors que la moyenne nationale dans les collèges publics est de 62 %. Si les parents jouent le jeu, les futurs 6es étudieraient dans un collège qui serait très favorisé à l’échelle de la France.

Et tous les élèves resteraient à une distance inférieure à 1,3 km de leur domicile, soit une quinzaine de minutes à pied.

Leur futur établissement bénéficiera de plusieurs engagements forts pris par le rectorat et la mairie. Le nombre d’élèves par classe sera diminué à 25. Et des moyens conséquents (même dotation qu’en REP) et équivalents seront alloués aux deux collèges. Tous ces engagements seront inscrits pour une durée de trois ans. Ils seront ainsi à l’abri de tout revirement politique.

Nous espérons donc que vous aussi partagez notre constat sur la ségrégation scolaire et ses conséquences désastreuses, sur le fait que les paroles ne peuvent plus suffire et qu’il est temps d’agir. Nous espérons très sincèrement pouvoir compter sur votre soutien lors du vote à venir.

En espérant que ce projet représentera le début d’une nouvelle dynamique, que bien d’autres décisions seront vite prises pour que de la maternelle au lycée, tous les enfants aient la chance d’apprendre ensemble, de grandir ensemble, et de réussir ensemble, nous vous prions, Mesdames et Messieurs, d’agréer l’expression de nos très sincères salutations.

Le Collectif Apprendre Ensemble

 

img_2685La galette de la mixité, organisée par des parents des collèges Coysevox, Berlioz, Marie Curie et Gérard Philipe, des écoles Belliard, Damrémont, Vauvenargues, Championnet et Ferdinand Flocon et le Collectif Apprendre Ensemble.

Données issues de la Base Académique Elèves (Julien Grenet)
berliozcoysevoxcspcollegeparis

Une double page de Libération sur le projet Berlioz-Coysevox

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Vous trouverez ci-dessous le lien vers la double page du journal Libération qui a publié une tribune co-signée par des parents des collèges Antoine-Coysevox et Hector-Berlioz, des parents des écoles Paul-Abadie, Belliard, Damrémont, Françoise-Dorléac et Vauvenargues, et le collectif Apprendre ensemble , ainsi qu’une tribune des opposants au projet. On y trouve également des données intéressante (ci-dessous) sur la composition des secteurs concernés:

http://www.liberation.fr/debats/2017/01/03/segregation-scolaire-comment-en-sortir_1538876

La tribune co-signée par le Collectif:

http://www.liberation.fr/debats/2017/01/03/la-mixite-maintenant_1538873

Les données :

berliozcoysevox cspcollegeparis

Lettre à Madame la Ministre de l’Education Nationale

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Lettre à Madame la Ministre de l’Education Nationale

Plutôt la mixité sociale qu’une illusoire liberté de choix !

 

Madame la Ministre,

 Le rapport du CNESCO paru ce mardi 27 septembre confirme ce que l’on savait déjà : l’école française est devenue l’une des plus inégalitaires au monde.

Les mots « Egalité » et « Fraternité » gravés sur les frontons de nos écoles s’opposent à la réalité d’un grand nombre d’entre elles, où les chances de réussir ne sont pas les mêmes et où les enfants de différents milieux ne se rencontrent plus.

Dans un entretien donné au Monde le 6 septembre dernier, vous évoquiez l’autre pilier de notre devise, la « Liberté », non pour parler de celle de tous les élèves d’apprendre et de choisir leur destin, mais de celle des familles de choisir leur école.

Vous vous dîtes prête à agir contre la ségrégation sociale dans les collèges mais vous affirmez ne pas vouloir le faire par des décisions imposant la mixité « d’en haut », au nom de la liberté de choix des familles.

La liberté dont vous parlez n’est celle que de quelques-uns, ceux qui disposent des ressources nécessaires pour avoir véritablement le choix, et elle s’exerce inévitablement au détriment des autres.

En tant que parents et citoyens, nous déclarons préférer la mixité sociale à une liberté de choix qui entraîne mécaniquement une forte ségrégation sociale dans les collèges.

La liberté que nous réclamons, c’est celle de pouvoir scolariser nos enfants dans des établissements socialement mixtes. Dans de nombreux endroits, cette liberté-là n’existe pas et il n’y a d’autre alternative que de choisir entre une forme de ségrégation et une autre ; entre un collège dont les enfants des milieux défavorisés sont quasi-absents et un autre où ils sont largement sur-représentés.

Nous attendons de vous, Madame la Ministre, que vous preniez les mesures qui permettront de faire enfin reculer la ségrégation sociale dans les établissements scolaires. Les solutions existent mais elles passent par une réelle volonté politique et doivent bel et bien venir d’en haut, avec notamment un changement profond des règles d’affectation des élèves dans les collèges.

Des mesures courageuses favorisant la mixité à l’école sont urgentes afin que nos enfants ne grandissent plus séparés. L’école de la diversité, c’est l’école de la réussite pour tous.

En vous assurant de notre soutien à une réforme qui serait ambitieuse, juste et transparente, nous vous prions, Madame la Ministre, d’agréer l’expression de notre entière considération.

 

Le Collectif Apprendre Ensemble