Une petite fable sur la mixité

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Il était une fois un village où il y avait un club de foot.

Quatre enfants du village qui adoraient regarder les matchs à la télévision, mais n’avaient jamais beaucoup joué, décidèrent un jour de s’inscrire au club.

Après le premier entraînement, l’entraineur composa l’équipe en laissant ces quatre enfants moins expérimentés sur le banc de touche. L’équipe gagna, ce qui sembla lui donner raison, et il ne changea pas ses choix les dimanches suivants. Les quatre enfants qui regardaient les matchs depuis le banc de touche jouaient donc moins que les autres, et le reste de l’équipe progressait au fur et à mesure des matchs.

L’envie de jouer des quatre enfants n’avait pas faibli, mais à l’entraînement, on les mettait de plus en plus souvent à part, afin que leur manque de technique ne gêne pas les activités des autres.

Leur niveau devenait beaucoup moins bon que celui de leurs camarades et ils n’avaient pas l’air heureux. Pourtant l’entraîneur, pour les réconforter, leur donnait des places pour assister aux matchs du club professionnel de la ville voisine en étant ramasseurs de ballons.

Un jour, lors de la fête annuelle du club, les quatre garçons refusèrent de poser sur la photo d’équipe. Ils annoncèrent qu’ils arrêtaient le foot et se mettaient à la belote pour être sûrs de jouer tous les quatre. Tout le monde s’interrogea et il se dit vite dans le village que ces enfants ingrats n’avaient malheureusement pas l’esprit d’équipe, et n’étaient faits ni pour le foot, ni pour la compétition.

Toute ressemblance de cette équipe avec l’école française, voire sa société n’est bien sûr pas fortuite, à chacun d’en tirer la morale qui lui plaira.

 

Par le Collectif Jouer Apprendre Ensemble

 

Happy End ?

Cependant, la semaine suivante, le village fut touché par une forte épidémie de grippe, et il manquait juste quatre joueurs le dimanche pour la finale. Le président du club appela alors les quatre enfants qui acceptèrent de réintégrer l’équipe dans ces circonstances difficiles et la victoire fut belle !

Il fut ensuite décidé qu’à partir de maintenant tous les enfants joueraient dans l’équipe. Le club ne cessa plus de recruter, tous les enfants voulurent s’inscrire. Les bons joueurs continuèrent à être pris dans la sélection départementale, car le peu qu’ils avaient perdu en temps de jeu était vite rattrapé, et ils avaient beaucoup gagné sur le plan collectif et tactique.

France 3 parle de mixité

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France3 logoLa question de la mixité a été très présente dans les médias cette semaine. De nombreux médias nous ont demandé de nous exprimer et de témoigner: France 3, M6, RFI, France Inter, Sud Radio. Retrouvez ci-dessous un reportage de France 3 – Paris Ile de France  dans le journal de télévisé de la mi journée, le 10 Novembre 2015.


France 3 est venu rencontrer le Collectif Apprendre Ensemble

Comment convaincre les parents des bienfaits de la mixité sociale ?

C’est le travail périlleux de la Ministre de l’éducation. Pas de réforme de la carte scolaire pour l’instant mais une expérimentation sera menée dans plusieurs département comme en Seine-Saint-Denis et à Paris. Sur le terrain, la mixité, ça existe déjà ! Voyez cet exemple dans une école primaire du Nord de Paris.

« Dans cette école primaire du 18ème , la mixité sociale on y croit, et surtout, on la pratique.

Et pourtant il y a 4 ans, ce n’était pas gagné, c’est la mobilisation des parents qui a tout changé. »

« Beaucoup de parents faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour éviter de venir dans cette école qui est en REP+ et ca nous a beaucoup gêné parce que nous, on ne voulait pas le faire et à quelques parents et familles, on était 5 ou 6, on a décidé d’aller tous les voir, un par un, pour discuter avec eux et leur dire que tout se passerait bien si on y allait ensemble et à notre grande surprise, cela a été relativement  facile puisque en quelques jours quasiment tout le monde est venu. »

« Ces parents ont même créé il y a 6 mois un collectif pour favoriser la mixité sociale dans les écoles du 18ème arrondissement. Une évidence pour la plupart des familles du quartier »

« C’est primordial pour les enfants de vivre dans un monde où on n’est pas tous identiques, on n’est pas tous pareil avec les mêmes parents, les mêmes aspirations »

« J’ai choisi de vivre dans ce quartier, je scolarise mon enfant dans ce quartier et tout se passe très bien. J’ai un enfant en primaire et un enfant en maternelle et je ne vois pas pourquoi, tout d’un coup au niveau supérieur, par exemple au collège puisque c’est la grande question, pourquoi cela ne se passerait tout d’un coup pas bien. »

« Si on choisit de vivre à Paris, être dans le 18ème, c’est pour partager justement cette richesse, cette diversité… »

« C’est important mais il faut savoir gérer, que les enseignants et les animateurs soient formés pour gérer cette mixité. »

Comment organiser concrètement cette mixité sociale dans les collèges c’est toute la question que pose la réforme annoncée ce matin par le ministère de l’Éducation?

Chantal Samuel David (FCPE Paris): « La mixité sociale c’est une nécessité, par contre, ce n’est pas quelque chose qui est naturelle, pour les parents mais aussi pour toute la communauté et pour la société. Et pour cela il faut l’accompagner. L’accompagner par de la pédagogie, au niveau des parents, mais aussi par de la pédagogie au niveau des enseignants. »

« La réforme devrait permettre aux parents d’avoir le choix entre trois collèges au lieu d’un.  Un moyen selon le ministère de mieux panacher l’origine sociale des élèves et d’éviter le contournement de la carte scolaire.

 

M6 parle de la carte scolaire

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M6 logoLa question de la mixité a été très présente dans les médias cette semaine. De nombreux médias ont demandé au Collectif Apprendre Ensemble de s’exprimer et de témoigner: France 3, M6, RFI, France Inter, Sud Radio. Retrouvez ci-dessous le journal télévisé de M6, le 10 Novembre 2015 à 19h45.


Najat Vallaud Belkacem: « Ils sont légions les départements en France qui ont un problème de ségrégation sociale. Ils se rendent bien compte, les élus dans ces départements que ça leur pose un problème d’avoir des collèges complètement ghettoïsés avec des enfants qui ne font jamais l’expérience de la diversité. »

La carte scolaire en pleine mutation.

Ce système d’affectation des élèves à proximité de leurs logements est en train d’évoluer. En effet, Najat Vallaud Belkacem, la Ministre de l’Education Nationale souhaite améliorer la mixité sociale dans les établissements. Pour ce faire, entre 50 à 80 collèges de 17 départements pilotes vont modifier leur mode de recrutement et ce, dès 2016.

« A l’heure actuelle, l’affectation des élèves dépend seulement du lieu de résidence. Ainsi les enfants d’un secteur favorisé fréquentent le collège de leur quartier. Même chose en secteur plus populaire. A partir de la rentrée 2016, certains enfants de quartier favorisé devront aller étudier dans le quartier plus populaire et inversement.

Les affectations se feront selon des critères comme le nombre d’élèves boursiers dans chaque établissement, la distance domicile/collège ou encore le maintien des liens amicaux entre élèves, des critères décidés localement et en concertation avec les familles. »

« 17 départements comme la Seine-Saint-Denis, la Loire ou l’Ile et Vilaine vont expérimenter ce nouveau mode de recrutement des collégiens. Objectif: favoriser la mixité sociale. L’idée divise les parents. »

« Ce serait une bonne idée pour effacer un petit peu cette image qu’on donne des quartiers défavorisés. »

« Le collège que je visais, qui est à côté de chez nous va être de plus en plus demandé, donc cela va être de plus en plus compliqué d’y entrer. »

Pour convaincre les parents d’élèves de ne pas éviter les établissements qui ont mauvaise réputation, le Collectif Apprendre Ensemble tente de promouvoir la mixité à l’école.

« La mixité, ca donne la richesse! Comment allez-vous expliquer à votre enfant qui au square ne fait pas attention à la couleur de la peau ou au prénom de son petit camarade, que tout d’un coup, parce qu’il arrive en 6ème, il ne pourra plus être avec Abderrahmane. »

50 à 80 collèges sur 7000 sont concernés par le plan de Najat Vallaud Belkacem. Cette expérimentation sera évaluée fin 2016 et éventuellement étendue à d’autres établissements.

L’évitement scolaire sur France Inter

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Logo France InterL’évitement scolaire: la question abordée sur France Inter


L’évitement scolaire , qu’est ce que c’est?

De Seine-Saint-Denis, au département de l’Hérault, en passant par Créteil, Reims et Marseille, le message est le même: la ségrégation scolaire s’est accentuée ces dernières années grâce aux stratégies dites d’évitements de certains établissements et c’est la société toute entière qui en paie le prix.

Pour Denis, du Collectif Apprendre Ensemble dans le XVIIIe arrondissement de Paris, on coupe l’école de la réalité de son quartier ou de sa ville.
« L’évitement scolaire, c’est quand les parents se débrouillent pour que leurs enfants ne soient pas dans l’établissement de leur lieu de résidence, à grands coups de fausses adresses, de dérogations… Ça donne des écoles qui ne sont pas le reflet de la population qui vit dans les rues aux alentours. Quelque chose d’artificiel où l’on sépare les plus aisés  et les plus pauvres, qui seraient forcément mauvais élèves – ce qui est encore à prouver.

A Montpellier, les mères du quartier du petit Bard constituées en association au printemps dernier attendent beaucoup du plan de Najat Vallaud Belkacem, même s’il arrive bien tard, avoue Sana:

« Il y a urgence sociale vraiment parce que la situation se dégrade. Il n’y a quasiment aucune mixité! Quand dans nos écoles, vous vous retrouvez avec une école primaire où il y a sur 200 enfants, 60 enfants qui sont repérés en difficulté, même le meilleur enseignant du monde, il faudra qu’il m’explique comment prendre en charge ces 60 enfants! Est-ce qu’on va continuer à accepter une école à deux vitesses? »

Des parents qui espèrent être associés à l’expérimentation menée par le gouvernement, pour que les grandes ambitions disent-ils ne s’évanouissent pas à l’approche d’enjeux électoraux.

La ministre de l’Éducation nationale dévoile ce 10 Novembre son plan pour remettre la mixité sociale au cœur de la carte scolaire « nouvelle version ». Pour commencer, une expérimentation dans 17 départements pilotes permettra de mieux équilibrer les profils sociaux.

En savoir plus…

La mixité au collège Maurice Utrillo

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Logo RFI reportage mixité collège UtrilloLa mixité au collège: cette semaine, RFI abordait la question de la mixité sociale avec les élèves du collège Maurice Utrillo et le Collectif Apprendre Ensemble.

La question de la mixité a été très présente dans les médias cette semaine. De nombreux médias ont demandé au Collectif Apprendre Ensemble de s’exprimer et de témoigner: France 3, M6, RFI, France Inter, Sud Radio.


 

« Le mélange profite aux plus faibles, mais les plus forts aussi ont à y gagner sur des tas de choses. »

Le collège Maurice Utrillo est situé dans le quartier populaire du 18ème  et n’a pas toujours eu bonne réputation mais les élèves le défendent.

« C’est réputé pour être un lieu pas très fréquentable. C’est faux, il y a des pas très bons résultats mais c’est pas pire que dans certains autres collèges. »

Alors au moment où la mixité sociale dans les établissements scolaires fait débat, ces élèves de 5ème au collège Maurice Utrillo justifient la mixité sociale.

« On apprend tous au même endroit, tous pareils mais de milieux différents mais cela revient au même. On est ami. »

« Pourquoi c’est important, à votre avis, le mélange justement, qu’on ne soit pas entre soi? »

« Pour que le plus fort aide le moins fort et pour s’entraider. Pour qu’il y ait de toutes les cultures, de toutes les origines, et comme çà au moins cela sera quelque chose de mixte et il n’y aura que la même chose au même endroit. »

« On doit tous apprendre quelque chose de chacun. »

Le 18ème arrondissement de Paris n’échappe pas à la règle et beaucoup de parents ont essayé de contourner la carte scolaire mais le Collectif Apprendre Ensemble a su les convaincre.

Denis Gautraud: « On a vu que beaucoup de parents avaient des stratégies d’évitements ce qui nous avait un peu terrifié. On ne comprenait pas pourquoi puisque tous se passait bien et on est allé à quelques uns voir les parents un par un pour leur dire: -Mais vous savez, ne cherchez pas à faire quoi que ce soit, on va tous y aller. Et on leur à même un peu dit que, s’ils n’y allaient pas, ils seraient les seuls à ne pas y aller. Et cela a fonctionné. Même avec beaucoup plus de facilité qu’on s’était imaginé et il y a eu une inversion du mouvement. L’école où sont tous nos enfants actuellement, au lieu d’être fuie, a été complètement acceptée. »

Pour le Maire du 18ème arrondissement, Eric Lejoindre, tout l’enjeu est là: donner confiance aux parents.

« On améliorera pas la mixité en donnant des leçons de morale. Ce n’est pas le sujet. Par contre, on le fera en démontrant aux parents, que, non seulement, ils ne font pas du mal à leurs enfants en les mettant dans le collège du coin mais qu’au contraire, ils leur font du bien. Ils font en sorte que ces enfants là aient d’abord de bons résultats scolaires, et ensuite soient sans doute, mieux préparés à la vie. »

Grand, sec, le regard doux, Jérôme Decuq président du Collectif Apprendre Ensemble réfute l’idée que la mixité sociale abaisserait le niveau des élèves.

« Le mélange profite aux plus faibles, mais les plus forts aussi ont à y gagner sur des tas de choses. Si on apprend la coopération, on arrivera à une société bien meilleure dans le futur. On a tous à y gagner parce que les conséquences, si on ne le fait pas aujourd’hui, peuvent être terribles d’ici 20 ans. »

Les services de l’éducation nationale estiment qu’en moyenne, 1 élève sur 10 contourne la carte scolaire.

 

Reportage sur un collège classé en REP+

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sud-radio-logoReportage sur un collège classé en REP+, Réseau d’Education Prioritaire.


 

La mixité sociale à l’école: la ministre de l’Education Nationale Najat Vallaud Belkacem doit dévoiler son plan aujourd’hui avec une idée: donner les mêmes chances à tous.

La reporter de Sud Radio a rencontré des parents et des élèves d’établissements classés en REP+, Réseau d’Education Prioritaire.

Gloria est en 5ème dans un collège classé REP+, dans le 18ème arrondissement de Paris. A la fin de son CM2, elle ne souhaitait pas poursuivre sa scolarité dans cet établissement à cause de sa réputation.

« J’avais des gens qui disaient qu’il y avait des bagarres à toutes les récréations, alors qu’en fait pas du tout! Il y a des embrouilles comme dans tous les collèges. »

Louis est le père de Gloria, il est également membre du Collectif Apprendre Ensemble, lui aussi avait quelques appréhensions au départ: « On avait peur de violence, on avait peur qu’elle ne puisse pas faire des études dans un bon climat. Et puis finalement on s’est dit, c’est bête d’éviter sans aller voir! On a été vraiment séduit par la personnalité du chef d’établissement qui tient vraiment sa boutique et on s’est dit, c’est jouable! Et notre fille qui était avec nous, nous a dit: Je veux bien venir ici »

Et aujourd’hui, les parents comme leur fille sont ravis!

« Il y a beaucoup de travail en demi-classe. Il y a des groupes de soutien pour tous les élèves, également pour les bons élèves, il y a des tas de partenariats avec l’orchestre philharmonique, avec des compagnies de théâtre. Les collèges en REP sont mieux que les autres, à condition qu’ils ne soient pas des ghettos sociaux. »

Agnès Van Zanten: « Ce qui est important, c’est de ne pas recréer des conditions extrêmes. Par exemple, mettre dans une classe des élèves très forts ou des élèves très faibles.

 

Respecter la carte scolaire pour favoriser la mixité (BFMTV)

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« Arrêtons d’avoir peur »

Respecter la carte scolaire pour favoriser la mixité, c’est en revanche le combat de Sylvaine. Avec d’autres parents du 18ème arrondissement de la capitale, elle a créé le collectif « Apprendre ensemble », pour le respect de la carte scolaire. Et pour donner l’exemple, l’an prochain, son fils ira donc en 6ème au collège Utrillo, malgré sa mauvaise réputation.

« C’est la loi que d’aller dans son établissement de secteur, quel que soit le niveau, explique-t-elle. Dans le quartier où l’on vit, les populations sont mélangées et cela se passe bien donc je ne vois pas pourquoi cela se passerait mal au collège. Je ne me fais donc pas de souci pour mon fils ». En outre, elle estime que « quand il y a une mixité, les meilleurs tirent ceux qui sont en difficulté vers le haut. Et quand on est bon élève, on reste bon élève quel que soit l’établissement. On ne redescend pas de niveau. Donc arrêtons d’avoir peur et faisons le pari ».

En savoir plus…

La mixité à l’école : une semaine importante à venir

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Une annonce gouvernementale de la Ministre de l’Education Nationale est prévue en début de semaine prochaine. Elle concernerait des mesures visant à favoriser la mixité sociale au collège notamment en établissant une sectorisation multi-collèges pour les élèves de CM2 entrant en 6ème.

Nous sommes en ce moment très sollicités par la presse et les médias (voir ICI) et nous espérons, si la mesure n’est pas nationale, faire partie des académies expérimentales.

Si Paris est concernée, nous souhaitons être associés à la réflexion sur les lieux, la mise en œuvre et les modalités de cette réforme qui, pour être efficace, devra absolument être juste, comprise et souhaitée par les publics concernés.

Du travail en perspective pour le collectif, l’actualité va être riche!

La carte scolaire dans le JT (France 2)

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Un sujet sur la carte scolaire avec des images filmées lors d’une réunion du Collectif Apprendre Ensemble dans un collège du XVIIIème.